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Essonne : Michèle Delaunay et Jérôme Guedj mobilisés pour les malades d'Alzheimer

BallainvilliersFrance ♦ 04 novembre 2013


Michèle Delaunay, ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie, et Jérôme Guedj, président du conseil général de l'Essonne, ont assisté lundi 4 novembre 2013, à la diffusion du film "La mémoire qui chante ne fait pas défaut", un documentaire réalisé par Jean-Michel Kuess qui retrace le projet "Hymne à la mémoire".

Mené par l’hôpital privé gériatrique Les Magnolias, en partenariat avec Pilar Garcia, musicothérapeute et l’association Intervalles, ce projet est né lors d’un atelier de musicothérapie durant lequel des personnes volontaires, atteintes de la maladie d’Alzheimer, ont pu enregistrer des chansons qu’elles ont elles-mêmes écrites et composées. Cette démarche s’inscrit dans un dispositif global de prise en charge de la maladie d’Alzheimer voulu par l’hôpital, au sein duquel une place importante est réservée aux approches non-médicamenteuses.

La projection du film a été suivie d’un débat sur la question du pouvoir de la musique et de la voix sur notre mémoire, prolongeant les réflexions et les questionnements mis en avant dans le film. Le langage et le jeu musical n’agissent pas sur les mêmes zones du cerveau et le chant semble être un moyen efficace de mobiliser la mémoire des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Le débat était mené par Évelyne Gaussens, directrice de l’hôpital, avec Michèle Delaunay, Jérôme Guedj, président du Conseil général de l’Essonne, Philippe Grimbert, écrivain et psychologue qui a soutenu le projet, Laurence Luquel, médecin chef de l’hôpital, Jean-Michel Kuess, réalisateur du documentaire, Pilar Garcia, musicothérapeute à l’initiative du projet « Hymne à la mémoire », et Jacques Nozach, président de l’hôpital Les Magnolias.
* Nous avions déjà présenté le projet "l’Hymne à la mémoire" lors d'un reportage exclusif, en 2012, sur Citizenside.





lequotidiendumedecin.fr


Musique en fête : cela fait aussi du bien aux fonctions cognitives

 21/06/2013



Crédit photo : AFP

La musique, dit-on, adoucit les mœurs. Oui, mais pas seulement. Lamusicothérapie a de multiples applications, notamment des effets bénéfiques sur la mémoire. Des spécialistes réunis par l’Observatoire B2V des Mémoires créé par le groupeB2V afin de soutenir la recherche sur la mémoire, d’informer et de contribuer à l’émergence des moyens de prévention, ont fait le point.


La musicothérapie est une discipline assez récente en France, apparue dans les années 1980. Il s’agit d’une des composantes de l’art-thérapie qui consiste à utiliser la musique comme outil thérapeutique, pour rétablir, maintenir et améliorer la santé mentale, physique et émotionnelle d’une personne.
Selon la Haute Autorité de santé (HAS), la musicothérapie fait partie des interventions dont l’efficacité est une des mieux établies dans le traitement de certains symptômes psychologiques et comportementaux.« Cette méthode vient en complément de la prise en charge médicamenteuse », a précisé Cécilia Jourt-Pineau (musicothérapeute àl’HIA du Val-de-Grâce, à Paris). Elle peut ainsi contribuer à stimuler la mémoire et à maintenir le lien affectif et social des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. La musique permet aussi aux enfantsautistes de sortir de leur isolement. Elle peut aussi aider à soulager la douleur en soins palliatifs.
Les interventions doivent être réalisées par un personnel formé. « Il existe des formations sur trois ans à l’université de MontpellierParis-DescartesNantes, ainsi qu’à Dijon et Bordeaux. Cependant, le métier de musicothérapeute n’a pas encore de statut juridique et n’est pas reconnu comme métier de santé », a déploré Cécilia Jourt-Pineau.

La madeleine de Proust musicale

Un bilan psychomusical est effectué avant toute prise en charge par lemusicothérapeute, des objectifs sont fixés, un parcours personnalisé est établi avec au final une évaluation de cette prise en charge.
On distingue deux approches : la musicothérapie « active » qui privilégie l’expression du patient par des techniques telles que le chant, l’improvisation instrumentale ou gestuelle et la musicothérapie réceptive qui privilégie l’écoute de la musique afin de faciliter la concentration et la mémoire. Cette approche peut aussi faire surgir des émotions enfouies (« madeleine de Proust musicale »).
La musique est un très fort stimulus émotionnel et l’émotion qu’elle véhicule est un moyen permettant de stimuler les fonctions cognitives.
Le fait de penser à une musique permet souvent d’évoquer des souvenirs clairs du passé. Le pouvoir de la musique sur la mémoire pourrait s’expliquer par le rôle essentiel de l’environnement sonore sur le développement psychique de l’homme dès sa naissance. « L’enfant est bercé par le contour mélodique de la voix de sa mère. Notre premier langage serait peut-être la musique », a souligné Cécilia Jourt-Pineau.
Grâce aux progrès des techniques d’imagerie médicale, les mécanismes entre la perception musicale et ses répercussions cérébrales sont de mieux en mieux compris. La musique sollicite des réseaux neuronaux impliquant de multiples aires cérébrales. De nombreux travaux en cours devraient permettre de mieux comprendre la relation musique-mémoire.
« Une réflexion s’impose également face à la multiplication des supports électroniques de stockage d’information musicale (ou autre), d’accès facile et rapide et qui offre des capacités inouïes d’accroissement des mémoires externes, mais qui peuvent aussi changer nos mémoires internes », a conclu le Pr Jean-Gabriel Ganascia (université Pierre-et-Marie-CurieParis-VI).

Et... contre le mélanome

À l’occasion de la fête de la musique, Radio France, l’Olympia, le Crédit Mutuel et plus d’une vingtaine de partenaires s’engagent aux côtés de L’institut Gustave-Roussy pour une opération « Ensemblecontrelemelanome ». L’événement inédit – 20 heures de musique live et d’émissions en public et en direct de l’Olympia – sera l’occasion de sensibiliser le grand public aux besoins des patients atteints d’un mélanome aux côtés du Dr Caroline Robert, chef de service de dermatologie à Gustave-Roussy, et de ses équipes.
CHRISTINE FALLET








DEUX CUIVRES CONTRE LA DOULEUR AU CHT

Publié le jeudi 02 mai 2013 à 03H00
Vin Gordon et Stéphane Guétin ont donné un récital, mardi soir, au CHT Gaston Bourret.
Les standards reggae et ska se sont enchaînés durant une heure.
Photo Thierry Perron

Après avoir passé deux semaines dans les locaux de l’Association de formation des musiciens itinérants d’Auteuil, Vin Gordon, tromboniste jamaïquain émérite qui a notamment joué avec Bob Marley et Burning Spear, et Stéphane Guétin, saxophoniste pionnier dans le domaine de la musicothérapie, ont donné un récital d’un peu plus d’une heure, mardi soir, à l’entrée nord du CHT Gaston-Bourret.
Venus sur le Caillou pour enregistrer trois titres inédits, avec le département de musique traditionnelle du Conservatoire, qui seront disponibles pour les malades d’une douzaine de services au CHT et au CHS, comme méthode de traitement non médicamenteux de la douleur (voir édition du 24 avril), les deux hommes s’en sont donné à cœur joie.

Partage. La soirée a été l’occasion pour l’un de rappeler le rôle de pionnier qu’a eu Gaston Bourret dans la mise au point et la reconnaissance scientifique de ses techniques. Pour l’autre, elle a surtout été un moment de partage autour de standards du reggae et de solos endiablés sur des titres rocksteady et ska. « Je connais beaucoup de personnes malades et je peux vous dire que c’est bien d’être guéri quand on le peut. Et la musique, sous toutes ses formes et quels que soient ses rythmes a aujourd’hui la capacité de nous soigner. C’est quelque chose de fantastique », a commenté Vin Gordon, en revenant sur son implication dans ce projet médical.
Ce concert, qui a rassemblé une centaine de spectateurs, a également été l’occasion de récolter des fonds pour l’association Les petits pansements du cœur, qui acquiert du matériel ludique pour les enfants dont les soins sont douloureux.
G.R




DE LA MUSIQUE CONTRE LA DOULEUR

Publié le mercredi 24 avril 2013 à 03H00


Des musiciens locaux et un célèbre Jamaïcain, Vin Gordon, sont actuellement réunis à Auteuil autour du docteur Guétin, musicothérapeute, pour enregistrer des morceaux de musique océanienne qui seront utilisés comme traitement contre la douleur.
Vin Gordon a fait spécialement le déplacement depuis Paris pour passer deux semaines en résidence artistique dans les locaux de l’AFMI, à Dumbéa.
Photo AW
Une formation musicale toute particulière est actuellement en train de répéter dans les locaux de l’Association de formation des musiciens intervenants (AFMI), à Auteuil. Cette formation regroupe notamment les frères Touyada, Austin et Georgy, impliqués dans le développement de la musique traditionnelle avec le Conservatoire, mais aussi Emmanuel Tjibaou, qui joue de la guitare et surtout Vin Gordon, légende de la musique jamaïcaine (lire encadré). Que préparent-ils ensemble ? L’enregistrement de morceaux traditionnels, océaniens et reggae, qui seront utilisés dans le traitement contre la douleur au CHT.
« Nous avons une banque de données musicales pour les séances de musicothérapie, qui est étoffée mais nous avions beaucoup de demandes de patients pour écouter du kaneka, un peu plus de reggae puisque nous n’avons qu’un morceau, et aussi de la musique tahitienne », résume le Dr Luc Brun, chef du service de lutte contre la douleur au CHT. Ce dernier a fait appel au docteur Stéphane Guétin, pionnier dans le domaine de la musicothérapie, afin de combler ce manque.

Enregistrer. « Nous ne pouvons pas utiliser de musique existante, pour éviter qu’un thème connu ne rappelle des souvenirs aux patients », explique le docteur Guétin, qui justifie ainsi le besoin d’enregistrer de nouvelles compositions. Grâce au Conservatoire, et à son département de musiques traditionnelles, un projet local a été monté.
« Nous ne composons pas, nous menons des créations, chacun a ses idées et travaille sur chaque style », précise Georgy Touyada, qui travaille pour le département de musiques traditionnelles et joue de la basse sur ce projet.
Trois morceaux seront ainsi enregistrés : un de kaneka-reggae, un de kaneka plus traditionnel et un morceau aux sonorités polynésiennes.
Musicothérapie. La musique utilisée dans le cadre du traitement contre la douleur a fait son apparition au CHT fin 2008, à l’arrivée du docteur Brun. Le docteur Guétin vient chaque année former les personnels de santé et aujourd’hui, la musicothérapie est utilisée dans une douzaine de services au CHT, et également au CHS.
« Lors de nos recherches (menées depuis 1999, NDLR), nous avons découvert que les rythmes musicaux se corrélaient avec le rythme cardiaque », explique le docteur Guétin, qui a développé une technique toute particulière : la séquence en U. Cette technique implique une composition particulière des morceaux de musique, selon un protocole scientifique, qui vise à diminuer la douleur. Schématiquement, le tempo du morceau ralentit afin d’aider le patient à se relaxer, avant une intervention douloureuse par exemple.
« Cette méthode est complémentaire avec les traitements médicamenteux, poursuit le musicothérapeute. Les études montrent que la musique permet une baisse de la consommation de médicaments. »
Trois morceaux locaux seront enregistrés dans cette perspective à la fin de la résidence d’artistes qui se tient à l’AFMI pendant deux semaines.
Ils pourront être utilisés dans le traitement contre la douleur des patients du CHT d’ici début juin. En attendant, des musiciens du CHT et Vin Gordon offriront un concert aux patients et au personnel de l’hôpital mardi prochain.
Le chiffre
Le Conservatoire avec le CHT

Le Conservatoire de musique et le Centre hospitalier travaillaient déjà ensemble avant le projet des docteurs Brun et Guétin.
« Nous sommes déjà sous convention avec l’hôpital », rappelle Jean-Pierre Cabée. Depuis environ deux ans, Stéphane Nicolettos, qui travaille déjà en milieu
scolaire, va jouer régulièrement à l’hôpital, notamment au service de néonatalogie. « Cela nous intéresse beaucoup,
on souhaite que cela puisse se poursuivre »,
indique le directeur
du Conservatoire.
Une star du reggae

Vin Gordon est un tromboniste jamaïcain né en 1949. Après avoir suivi des études à la célèbre
Alpha Boys School, d’où sont sortis de nombreux grands musiciens, il commence sa carrière à l’époque du ska, dans les années 1960. Il travaille au mythique Studio One, où il rencontre Bob Marley.
Musicien important de la période du rocksteady, style qui précède le reggae, il a mené une carrière très prolifique avec les plus grands :
Bob Marley, Burning Spear, Dennis Brown, Culture,
Lee Perry...

1,5

C’est, en millions,
le budget de ce projet, supporté par le Conservatoire de musique de Nouvelle-Calédonie. De nombreux bénévoles sont impliqués dans ce projet.



Categorynet.com
victoire de la musicothérapie sur la fibromyalgie

MARDI 11 OCTOBRE 2011 11:14


Une étude réalisée par des scientifiques de l'Université de Grenade a démontré que la musicothérapie associée à de la relaxation aurait des effets bénéfiques sur la fibromyalgie. En effet, les patients fibromyalgiques ont ressenti d'une part une diminution de la douleur, de l'anxiété, des manifestations dépressives, et d'autre part une augmentation de la qualité de leur sommeil. On peut dire que cette association entraînerait du bien-être chez les fibromyalgiques et pourrait aider à les soigner.

C'est une méthode qui peut être réaliser chez soi et qui est très peu coûteuse.



destinationsante.com 
La musique serait bénéfique aux victimes d’AVC
[25 février 2008 - 08h50]



Aux patients victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC), la prescription de séances de musicothérapie pourrait s’avérer fort utile. Jazz, musique classique et folk soulageraient certains troubles dépressifs qui suivent l’accident, et amélioreraient l’élocution.
Une équipe finlandaise s’est intéressée à 60 patients hospitalisés pour AVC. Juste après leur accident, une partie se voyait proposer deux heures quotidiennes de musique de leur choix. Ce « traitement » a été poursuivi six mois, les autres membres de la cohorte constituant le groupe contrôle.
« Trois mois après leur AVC, nous avons remarqué que les patients du groupe traité étaient moins déprimés. Par ailleurs, leurs progrès en matière d’élocution étaient plus importants » souligne l’un des auteurs. Ce dernier affiche toutefois un optimisme mesuré. « Il s’agit de la première étude sur ce sujet, nous avons donc besoin de confirmer ces données auprès d’une cohorte plus large. »

Source : Medical Journal Brain, 19 février 2008





A Lyon, la musicothérapie au secours des malades d'Alzheimer

(AFP) – 8 févr. 2008 

LYON (AFP) — Le guitariste attaque les premières notes de "La Java Bleue". Petit à petit, les regards des octogénaires s'animent, puis leurs lèvres: à l'hôpital gériatrique Antoine Charial près de Lyon, la musicothérapie accompagne les malades d'Alzheimer pour réveiller les souvenirs.

Chaque semaine, une vingtaine de patients - en grande majorité des femmes - participent à ces séances de chant animées par Daniel de Rossi, un musicien exerçant depuis dix ans dans les hôpitaux lyonnais.

"La musicothérapie est un concept très ancien, qui se fait beaucoup dans les pays anglo-saxons, mais son intégration dans le fonctionnement habituel d'une unité gériatrique de long séjour est une volonté lyonnaise", souligne le Dr Hakki Onen, praticien hospitalier.

Dans leurs fauteuils roulants, Odette et Ginette, 93 ans toutes deux, entonnent la mine radieuse les airs de leur jeunesse, applaudissant joyeusement le guitariste après chaque chanson pour en redemander une autre.

Derrière elles, Raymonde est sous le charme de la musique. "J'aimais danser, j'allais dans les bals et je dansais tout", se remémore cette octogénaire qui ne "se souvient plus de son âge". Et d'ajouter: "ça me donne encore envie de danser".
André, un sémillant routier retraité de 82 ans, n'hésite pas à entraîner une patiente sur l'air du "Plus beau tango du monde", bientôt suivi par deux autres malades ayant deux infirmières pour cavalière.
+La Vie en rose+ tire de leur torpeur plusieurs patientes assoupies dans leur fauteuil roulant. Les yeux de Marie-Louise s'allument comme si la musique avait réveillé un souvenir.
"La musique permet d'établir un contact avec le malade et d'avoir des échanges", note Daniel de Rossi qui a vu plusieurs patients recouvrer la parole grâce à la musicothérapie.
Il se souvient ainsi d'une Alsacienne de 90 ans qui dormait habituellement durant les séances. Lorsqu'il a entonné +Mon Beau Sapin+ en allemand, "elle a ouvert les yeux, bougé les lèvres pour chanter et s'est mise à pleurer", raconte-t-il.
"On ne sait pas si la musicothérapie ralentit l'évolution de la maladie, mais ça améliore l'humeur et le bien-être de nos patients et nous permet de réduire la consommation excessive de neuroleptiques ou d'anxiolytiques", souligne le Dr Onen.
"Pendant les périodes de musique, les patients ne gémissent plus à cause de leur mal-être", observe le gériatre, soulignant les "vertus antalgiques de la musique".
"Quand on leur joue les airs d'autrefois, ça réveille leurs souvenirs et leur procure du plaisir", ajoute-t-il.
"C'est très difficile au début, leur attention monte petit à petit et puis ça redescend car ils fatiguent vite", observe Brigitte Siché, une animatrice pour qui "même ceux qui apparemment ne captent pas en profitent à leur façon".
"Mais on sait que ça leur plaît", ajoute-t-elle. "Et la certitude, c'est que dans l'après-midi, certains chantent encore".
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LA GRANDE EPOQUE 
La
 musicothérapie


Santé et bien-être
Écrit par Catherine Keller, La Grande Époque, Genève   07-07-2008


La musicothérapie  ou le pouvoir thérapeutique des sons
 





Ceux-ci font partie intégrante de l’être humain, ils sont liés aux affects, à la spiritualité de l’individu. De la conception d’un être humain à sa mort, les sons vibrent en lui, ils sont donc liés à son vécu, ses émotions, ses sentiments. La musicothérapie passe au de là des conceptions rationnelles, elle permet de faire ressortir les traumatismes et souffrances, pour les travailler, les digérer et renforcer l’estime de soi, s’ouvrir à son environnement, retrouver des capacités perdues. Elle soigne les personnes de tous âges souffrant de troubles psychiques ou faisant un travail sur soi, et travaille sur tous les plans, psychologiques, émotionnels et corporels  



Depuis toujours…



Depuis la nuit des temps, les hommes ont utilisé la musique pour se soigner. Des écrits témoignent des effets de cette thérapie.


Dans l’Antiquité, on utilisait la harpe pour calmer l’esprit. En Amérique, les écrits du médecin Richard Browne (1729. Medicina Musica) décrivant les effets du chant, de la musique, de la danse sur le corps humain sont devenus la base de la thérapie actuelle. Au XXe siècle, diverses écoles de musicothérapie se sont développées de par le monde, dès la première guerre mondiale où elle fut utilisée pour traiter les désordres post-traumatiques des soldats.

 



La musicothérapie

Le musicothérapeute reçoit une solide formation (dans plusieurs pays, ce sont des études universitaires) en psychologie, psychopathologie, études de la musique et de la musicothérapie et psychothérapie. La musique est un outil privilégié qui permet au thérapeute d’entrer en contact avec le patient en accédant directement à son être profond. Il n’est pas utile pour le patient de connaitre la musique - au contraire : une connaissance technique peut l’empêcher de vivre intérieurement les sons.

 





Deux approches de la musique sont utilisées. L’approche passive d’abord : Le patient écoute une mélodie en relation avec son état. Par exemple, un dépressif écoutera une musique triste qui fait résonnance à son état mental. Au fil des séances, les mélodies seront de plus en plus gaies. La musique active permet au patient de reprendre confiance en lui, de décrire ses émotions, ses traumatismes sans utiliser la parole pour mettre en conscience ses souffrances enfouies. 
Myriam Longchamp à suivi en Suisse l’école romande de musicothérapie après avoir enseigné la musique et la flute traversière durant 19 ans.
Elle pratique depuis 1990  à Lausanne dans différentes institutions et au centre de musicothérapie «Convergences». «Il faut beaucoup d’intuition pour exercer ce métier. Souvent la personne ne parle pas. Pour être efficace, il faut être en connexion avec elle pour lui proposer la mélodie et l’activité dont elle a besoin.»

 



De la conception à la mort

En période prénatale, la musique aide les futures mamans à établir une relation avec leur bébé, ce qui est particulièrement utile lors de grossesses difficiles. Avec des improvisations vocales, elles vont petit à petit entrer en relation avec l’être qui grandit en elle. Cela leur permet de prendre confiance en elle, en leur capacité d’être mère.

 

Certains enfants ont subi des traumatismes comme celui de l’abandon. C’est le cas d’une petite fille que Myriam Longchamps a traité. Elle raconte son expérience: «Quand cette petite est arrivée chez moi, elle souffrait du syndrome de l’abandon. Prise d’angoisse, elle ne lâchait pas sa maman, elle dormait avec ses parents. Avec la musique et les contes, elle a mis en scène l’abandon de sa mère. Avec des berceuses, elle a pu faire l’expérience de la confiance. Elle a accepté d’être bercée, ce qui lui a permis de grandir. Puis elle est entrée en relation avec une harpe, ce qui lui a permis de découvrir le lien qui la rattache à la vie. Et trouver la confiance dans la vie, dans la créativité. J’ai vécu cette expérience comme une nouvelle naissance.»

 

La musicothérapie est donc particulièrement adaptée aux personnes qui n’arrivent pas à s’exprimer.. Myriam Longchamp raconte par exemple son expérience avec un autiste «La première fois que je l’ai vu, il était incapable de communiquer et n’avait aucune autonomie. Des sons primaires ont  attiré sont attention, puis  petit à petit, il s’est ouvert et après 10 ans de thérapie, son handicap s’est nettement amélioré, il parle, interagit, c’est vraiment spectaculaire.»

 

Le grand âge entraine parfois des maladies comme la sénilité ou la maladie d’Alzheimer. La musique est perçue par d’autres parties du cerveau qui sont encore saines. Au son d’une mélodie, une personne malade peut retrouver des souvenirs. Parfois elle ne parle plus mais elle arrive à chanter. L’ouverture que lui apporte la musique lui permet de retrouver une certaine dignité. Certains établissements médico-sociaux offrent la possibilité aux nouveaux résidents de profiter de cette thérapie. On a noté que grâce à elle ces patients s’intégraient bien mieux et présentaient moins d’états dépressifs.

 

En fin de vie enfin, la musique permet de diminuer les angoisses liées à la mort. Elle peut aussi toucher l’aspect spirituel de la personne et l’aider à passer de l’autre côté. Dans ces moments, le patient est souvent en grande souffrance, physique et/ou psychologique. La musique apporte une détente, elle baigne la personne dans une atmosphère extérieure à son état actuel et l’aide à surmonter ce cap douloureux.

Cette thérapie est reconnue en Suisse depuis 30 ans. Actuellement, deux cents personnes exercent cette activité dans des institutions ou à titre privé. Les conditions  de travail divergent grandement aux vues des diverses pathologies, des patients et des institutions, peu étonnant pour cette profession encore «jeune».



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